Il existe une expression très révélatrice dans la langue française : « Être en proie à une émotion ».
C’est intéressant, car cette expression implique l’idée que d’une part nous sommes victimes de celle-ci et que d’autre part nous sommes impuissants face à elle !
Certains répriment leurs émotions et l’on verra les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur le corps et sur la santé, alors que d’autres vont agir sur leurs émotions avec les mêmes conséquences, mais aussi des répercussions sur leur vie sociale et familiale et professionnelle !
Devons-nous rester victimes de nos émotions ?
J’ai toujours pensé qu’en aidant mes élèves à comprendre l’origine, plutôt que de se concentrer sur la cause de leurs difficultés, que ce soit dans la sphère du chant ou de la vie de tous les jours (en fait, nous chantons comme nous vivons…), je les aidais à aller vers l’autonomie, à chercher, à trouver leur solution.
Essayons de comprendre
Lorsqu’une émotion est déclenchée par l’organisme ; la peur par exemple, est déclenchée par l’amygdale lorsque celle-ci détecte une menace – nous nous entendons dire beaucoup de choses ; reste calme, respire avec ton ventre, respire profondément ou en conscience…
Mais ça, c’est un peu comme dire à un enfant arrête de pleurer ! Cela règle-t-il vraiment notre problème ?
Mais nous savons tous intuitivement qu’il existe un lien fort entre notre respiration et nos émotions alors, essayons d’y voir plus clair :
l’hypothalamus est un centre de notre système nerveux. Il est communément admis que celui-ci, que d’autres appellent le cerveau émotionnel, est en charge de la gestion de nos émotions et en particulier de la « décharge » (évacuation / nettoyage ) de celles-ci.
Parlons du sang maintenant
Le ph sanguin mesure l’acidité ou l’alcalinité du sang.
Dans des conditions « normales », lorsque le ph sanguin est équilibré, l’hypothalamus joue son rôle et décharge (nettoie), rapidement les émotions.
En situation de stress chronique, le ph sanguin devient acide et va empêcher l’hypothalamus de fonctionner normalement. Les émotions sont alors, soit très longues à être évacuées, soit incomplètement, soit pas du tout déchargées. Elles sont alors refoulées, se transforment en toxines qui elles-mêmes se transforment en tensions…
De nombreuses méthodes proposent des techniques de respiration qui consistent à inspirer sur une durée donnée et d’expirer sur la même durée ou sur un multiple de l’inspire. D’autres encore proposent d’inspirer en changeant de narine… La cohérence cardiaque travaille aussi sur cet angle-là.
Le bénéfice est immédiat ; le ph sanguin se déplace vers l’alcalin, le système para sympathique est activé et on se calme, les émotions sont déchargées ; magnifique !
Là où c’est plus compliqué, c’est que, lorsque l’on vit une émotion, on n’est généralement pas dans des circonstances qui permettent de nous asseoir et de pratiquer nos exercices de respiration. Je me vois mal dire à mon patron ou à mon adolescent : « attendez, là, il faut que je prenne le temps de respirer, attendez-moi, je reviens dans 10 minutes ! », même si, dans l’absolu, c’est que nous devrions faire !
Bien sûr, s’asseoir le matin et pratiquer sa respiration est merveilleux, mais, ce que mes élèves me disent c’est que, au quotidien, à la première contrariété ou lorsque la pression s’accentue, patatras, tout s’écroule ; la respiration redevient courte et superficielle, le stress s’installe de nouveau et l’on revient à ses habitudes…
Alors quelle est la solution ? Inverser la vapeur !
En réalité notre corps est empêché de respirer par les tensions accumulées au cours des années, en partie par des émotions (traumatismes) refoulées, et en partie par de mauvaises habitudes. La tension installée dans les chaînes musculaires limite notre capacité à respirer profondément au quotidien, nous rendant le jouet de nos émotions.
En faisant lâcher nos tensions profondes et structurelles, nous renversons la vapeur ! Nous autorisons notre respiration à s’épanouir sur une base quotidienne et régulière, pas seulement dans l’heure qui suit nos exercices, mais tout au long de nos journées. Notre ph sanguin reste alcalin, ce qui provoque une réaction en chaîne et qui à son tour libère les tensions et amène calme et sérénité dans nos vies.
Prenez vos émotions en charge, libérez votre respiration, apaisez votre système nerveux central et vivez la vie de vos rêves !
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Amicalement,
Gilles